« Sans comptables, le trou budgétaire n’existerait plus depuis longtemps »
Sophie De Roo
« Après tout, la comptabilité est sans doute sexy », sourit Sophie De Roo. « Je voulais me diriger vers l’enseignement, jusqu’à ce que la beauté de la profession me séduise. » Une flamme qui continue à brûler maintenant qu’elle travaille chez AL depuis dix ans. « La numérisation a tout bouleversé. »
« Lors de ma troisième année d’études de commerce, les sujets spécifiques sont devenus tellement intéressants que j’ai commencé à ressentir de moins en moins de plaisir à les étudier en cours et de plus en plus l’envie d’en parler à de vrais clients. Une fois mon diplôme de master en poche, j’ai commencé à suivre des cours pour décrocher un Certificat d’aptitudes pédagogiques. J’ai cependant changé une deuxième fois d’orientation, en me laissant séduire par AL. Après un passage de quelques semaines chez l’un des big four (pour y réaliser que je ne voulais pas être un simple numéro), j’ai rejoint Luc et Anne. Un coup de foudre immédiat. Définitivement. Je travaille chez eux depuis 10 ans aujourd’hui. »
Qu’est-ce qui vous a attirée chez AL que vous ne retrouviez pas dans l’enseignement ?
« Je me suis immédiatement sentie valorisée. Même si j’avais encore tout à apprendre, j’ai très vite acquis la confiance nécessaire pour traiter les dossiers moi-même. Ce fut très motivant. Il y a 10 ans, nous passions, chaque trimestre, plus de deux semaines à encoder des factures et des reçus. Une méthode qui n’est plus concevable aujourd’hui. On confie désormais la majeure partie du travail d’encodage à des outils numériques tels que Yuki et Silverfin. Nous avons, par ailleurs, des collaborateurs qui s’occupent uniquement du traitement des documents. Je peux ainsi consacrer beaucoup plus de temps à d’autres tâches. »
À quelles tâches ?
« Je m’occupe principalement de la vérification et de la préparation des comptes annuels afin d’en discuter avec les clients. Surtout des sociétés. Les sociétés doivent, en effet, tenir une comptabilité à partie double et j’aime ça. Contrairement aux comptes des entreprises unipersonnelles, la comptabilité des sociétés est claire. Le débit équivaut au crédit. Si ce n’est pas le cas, vous devez trouver l’erreur et la corriger. »
J’espère que nous avons aussi pu faire la différence pour de nombreuses personnes.
Quel est le plus grand changement que vous ayez connu ?
« La numérisation, sans aucun doute. Elle a rendu le travail... plus excitant. J’allais dire “plus simple”, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Les outils numériques profitent au client, qui peut désormais télécharger rapidement ses documents. Nous pouvons, quant à nous, fournir directement des informations qui n’étaient auparavant disponibles que quelques mois après l’imputation. Les clients peuvent, en outre, désormais tout suivre en direct. Cette évolution met très haut la barre. Si nous pouvions autrefois commettre une erreur qui n’apparaissait que quelques semaines plus tard, le risque est grand que votre client la remarque plus tôt. C’est inconfortable. Malgré l’aide des outils numériques, la comptabilité reste malheureusement un travail humain. »
« Au cours de l’année dernière, rythmée par le coronavirus, je me suis souvent demandé ce qu’aurait été ma vie sans la numérisation. Nous aurions dû aller chercher chaque jour un chariot de dossiers au bureau pour pouvoir travailler à domicile. Aujourd’hui, l’endroit où je travaille n’a plus d’importance. Il me suffit d’une connexion Internet et de quelques clics pour avoir accès à tous les documents. »
Le coronavirus ne vous a donc posé aucun problème dans le cadre de votre travail ?
« Le coronavirus est arrivé juste quand nous pensions que les choses allaient se calmer un peu. L’impôt sur le revenu des personnes physiques, l’impôt des sociétés et la législation sur les sociétés ont tous fait l’objet de réformes, ces dernières années. La pandémie s’est déclarée quand tout était plus ou moins au point. »
« Elle avait quand même ses bons côtés. Nous avons appris à utiliser les appels vidéo, par exemple, qui nous permettent d’organiser des réunions plus rapidement et plus efficacement. Nous nous concertons aussi plus souvent avec les clients pendant une quinzaine de minutes pour discuter d’un dossier ou répondre à une question. La pandémie a cependant touché bon nombre de nos clients. Nous avons essayé de les aider autant que possible en ce qui concerne la demande de primes, l’imposition des primes, les questions relatives à leur activité, etc. J’espère que nous avons aussi pu faire la différence pour de nombreuses personnes. »
« L’équipe m’a particulièrement manqué, ces derniers temps. Au bureau, on peut facilement demander conseil à ses collègues quand on est en difficulté, ce qui n’est pas forcément le cas en télétravail. »
Complétez : sans un comptable/conseiller fiscal...
« ... le trou budgétaire n’existerait plus depuis longtemps. »
C’est-à-dire ?
« Les entrepreneurs paieraient beaucoup trop d’impôts. La comptabilité reste un mal nécessaire pour beaucoup d’entre eux. Nous sommes considérés depuis la nuit des temps comme des personnes qui imputent des factures afin que les entrepreneurs se conforment aux règles liées à leur activité indépendante. C’est toujours vrai, bien sûr, mais l’entrepreneur moderne s’adresse aujourd’hui davantage à nous en notre qualité d’experts. Nous lui fournissons des conseils proactifs. Nous l’aidons à prendre des décisions importantes. Je pense que nous pouvons aller encore plus loin à cet égard. En tant qu’experts, nous considérons probablement encore trop souvent que certaines choses coulent de source. »
Quel est votre trait de caractère le plus ennuyeux ?
« Je suis très têtue. Ce trait de ma personnalité fait souvent ma force, mais il m’arrive parfois de devoir timidement admettre mes torts quelques jours plus tard. J’essaie de travailler sur ce point. »
Faites-vous beaucoup d’exercice ?
« Je passe généralement neuf heures derrière un écran... Je bouge probablement trop peu. J’essaie de compenser en prenant 2,5 heures de cours de danse le dimanche et en donnant 3 heures de cours de danse aux enfants le mercredi après-midi. »
Quel métier vouliez-vous exercer quand vous étiez enfant ?
« Star de comédie musicale. Mais je ne savais pas chanter et ma mère ne m’a pas laissé aller danser chez Studio 100. Je continue à espérer... »
Comment trouvez-vous la sérénité ?
« Grâce au yoga. Cette caractéristique étonne beaucoup de gens, mais je garde beaucoup pour moi et j’ai besoin de m’asseoir régulièrement sur un tapis pour m’apaiser. Ce qui semble être un gros problème disparaît après quinze minutes et quelques exercices de base. J’ai d’ailleurs suivi une formation de professeur il y a deux ans et j’aimerais la mettre en pratique. »
Quelle est votre philosophie ?
« Soyez vous-mêmes. Restez fidèles à vos valeurs et profitez de chaque jour. Tout peut s’arrêter demain. »